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Buea, les échos d'une crise oubliée au Cameroun anglophone

  Au Cameroun, les autorités viennent de célébrer (le 20 mai) la Fête de l'Unité nationale. Mais dans les deux régions à majorité anglophone du pays, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la violence est toujours une réalité, huit ans après le début de la lutte armée. Face à face : groupes séparatistes réclamant l’indépendance du Cameroun anglophone et forces gouvernementales. En 8 ans, la nature de la crise a changé. Les mouvements armés se sont fragmentés. Le front s’est dilué en diverses zones d’insécurité. Les civils restant les premières victimes. L’impact est réel, même dans les zones calmes des régions anglophones. En cette année électorale au Cameroun,  Amélie Tulet  s’est rendue fin février 2025 à Buea, capitale du Sud-Ouest, relativement sûre et terre d’accueil de nombreux déplacés. La population y souffre de la crise en termes de santé, de sécurité, ou d’économie.

Cameroun anglophone: à Buea, les échos de la crise dans la vie quotidienne

Dans les deux régions à majorité anglophone du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la violence est toujours une réalité, huit ans après le début d'une lutte armée entre groupes séparatistes réclamant l'indépendance d'un Cameroun anglophone et forces gouvernementales de Yaoundé. Il n'y a plus de front à proprement parler mais des zones d'insécurité, où les armes circulent et où les civils sont les premières victimes. Les conséquences sont aussi économiques, sur la vie quotidienne des habitants. Sur la route de  Buea  en partant de  Douala , une fois passé le fleuve Moungo, Salim, chauffeur, constate à quel point le paysage a changé : «  Avant la crise, juste quand on finissait de traverser les champs d'hévéas, on avait de vastes étendues de plantations de bananes plantain, entretenues et exploitées par la CDC (Cameroon Development Corporation). Mais depuis la crise, les séparatistes ont empêché les travailleurs d'aller aux champs et puis, tout est allé e...

Crise anglophone : situation sécuritaire

  Ce rapport dresse un état des lieux de la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun. Il porte en particulier sur la période allant d’octobre 2020 à octobre 2021. Ce document met à jour le COI Focus intitulé   Situation sécuritaire liée au conflit anglophone , daté du 16 octobre 2020. La recherche a été clôturée le 17 novembre 2021. La crise anglophone a commencé en novembre 2016 par des manifestations pacifiques, accompagnées de revendications de réformes, portées notamment par des avocats, des étudiants et des enseignants. Fin 2017, la situation a dégénéré en conflit armé. Durant la période étudiée dans ce rapport (octobre 2020-octobre 2021), la violence a continué, avec des pics observés au début et au milieu de l’année 2021. Les affrontements entre les forces camerounaises et les séparatistes armés se sont poursuivis en zone anglophone. Les groupes séparatistes pourraient compter sur une force de frappe évaluée entre 2.000 et 4.000 combattants. Les sé...

Règlement de la crise anglophone au Cameroun : pourquoi l'État refuse l'aide étrangère

Ce qui a commencé fin 2016 comme une   manifestation pacifique   par des avocats et des enseignants dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun a rapidement tourné à la violence et s'est transformé en ce qui qui est désormais connu sous le nom de   crise anglophone   du Cameroun. La protestation a été déclenchée par le sentiment de marginalisation de la région anglophone du Cameroun, qui représente 20 % des  29 millions d'habitants du pays. Le conflit a provoqué d'immenses destructions et fait de nombreuses victimes. L'armée camerounaise  a répondu  à la protestation par des arrestations et des tortures. Les voix qui appelaient à la sécession complète des régions anglophones de la République du Cameroun ont pris de l'ampleur. Ils ont créé une  République virtuelle d'Ambazonie  et un gouvernement intérimaire en exil, et ont promis de riposter. Ils ont formé une aile militaire, les  Forces de défense de l'Ambazonie , qui a a...

Au Cameroun, nouvel enlèvement d’un magistrat dans le Nord-Ouest anglophone

Selon l’organisation de défense des droits humains Conscience africaine, de nombreux enlèvements et meurtres de civils dans la région de Bamenda s’expliquent par le refus des familles de payer les rançons demandées par les séparatistes anglophones. Un magistrat de Bamenda, dans la région anglophone du Nord-Ouest au   Cameroun , en proie à un conflit séparatiste, a été enlevé le 29 décembre à son domicile, a indiqué l’organisation   de   défense des droits humains Conscience africaine dans un communiqué transmis ce 31 décembre à l’AFP. « Le deuxième avocat général de la Cour d’appel de Bamenda, Nchang Augustin Amongwa a été   enlevé   à sa résidence dans la soirée du 29 décembre par des hommes armés non identifiés et on ne sait pas où il se trouve », selon Amadu Tarnteh, directeur de Conscience   africaine,   « De nombreux autres civils ont été kidnappés le même jour et emmenés vers une destination inconnue par des hommes armés, que l’on ...

Le régime dictatorial Biya a "tué" Paul Ayah Abine !

Ayah Paul Abine, décédé cette nuit du 24 décembre 2024 dans un hôpital de Buea, était le seul député du Rdpc sur 151 qui avait refusé de voter en 2008 la modification de la constitution qui faisait sauter le verrou de la limitation des mandats. Cette modification avait ouvert la route à Paul Biya pour devenir le président à vie du Cameroun. 

Ayah Paul Abine, l'homme qui dit non à la modification de la constitution en 2008

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Ayah Paul Abine, décédé cette nuit du 24 décembre 2024 dans un hôpital de Buea, était le seul député du Rdpc sur 151 qui avait refusé de voter en 2008 la modification de la constitution qui faisait sauter le verrou de la limitation des mandats. Cette modification avait ouvert la route à Paul Biya pour devenir le président à vie du Cameroun  Le magistrat, Ayah Paul Abine et ses avocats  Je publie les écrits du Journal Mutations d'avril 2008 intitulés « Ayah Paul Abine : L’opposant de l’intérieur »  « D’où vient cet homme qui embarrasse la hiérarchie de son parti, le Rdpc ? Il aurait sans doute préféré éviter la posture de star que lui confère aujourd’hui son refus de valider la modification de la constitution, dans une Assemblée nationale où le parti au pouvoir, depuis l’ouverture de la 8e législature, a maille à faire respecter la discipline au sein de ses rangs. On était jusque-là habitué aux sorties de Adama Modi Bakary qu’un journaliste en service au sein de l’organe d...