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Crise anglophone du Cameroun : la logique des armes l’emporte sur celle du dialogue

En Afrique centrale, un conflit violent sévit depuis près de huit ans. Tout a commencé en 2016 par   des manifestations pacifiques   d'avocats et d'enseignants. Ils dénonçaient la « francophonisation » croissante des systèmes juridique et éducatif dans les régions anglophones du Cameroun. Très rapidement, ces protestations ont dégénéré en conflit armé opposant des groupes séparatistes aux forces gouvernementales. Le coût humain est dévastateur. Les deux camps de cette guerre civile utilisent l'éducation comme arme. Depuis 2017, plus de 700 000 enfants ont été contraints de quitter l'école. En octobre 2024, le conflit avait fait plus de  6 500 morts  et  déplacé  plus de 584 000 personnes à l'intérieur du pays. Plus de 73 000 personnes ont été contraintes de se réfugier au Nigeria voisin. Bien qu’il soit un acteur central d’un conflit toujours loin d’être réglé, Yaoundé affirme que la situation est sous contrôle. En réalité, les autorités combinent une strat...
Articles récents

Crise anglophone, la stratégie du silence

  "La Crise anglophone" " La crise anglophone est une mauvaise négociation de l'héritage historique du Cameroun qui a d'abord été un protectorat allemand de 1884 à 1916 ." Les Allemands, étant repartis après la défaite de la Grande Guerre, le Cameroun, récupéré par la France et l'Angleterre, est divisé en deux parties distinctes : le Cameroun francophone, et le Cameroun anglophone, qui reste sous le giron britannique jusqu'en 1961, où il deviendra, lui aussi, indépendant, explique Brice Molo, sociologue et historien. " C'est la mauvaise négociation de ces deux héritages qui est au cœur de ce conflit lorsqu'en 2016, des avocats et des enseignants anglophones demandent une meilleure prise en compte de leurs conditions, mais aussi de ce legs historique dans un Cameroun où la majorité est francophone. " Les autorités camerounaises réagissent alors par la force, " ce qui va radicaliser certains groupes qui vont prendre les armes et ...

Des personnes arrêtées aux États-Unis pour leur rôle auprès des séparatistes anglophones

  États-Unis: deux Américains d'origine camerounaise arrêtés pour leur rôle auprès des séparatistes anglophones au Cameroun Deux Américains d'origine camerounaise, dirigeants du mouvement séparatiste qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun depuis 2016, ont été arrêtés aux États-Unis et inculpés pour enlèvements et attaques à la bombe.

Buea, les échos d'une crise oubliée au Cameroun anglophone

  Au Cameroun, les autorités viennent de célébrer (le 20 mai) la Fête de l'Unité nationale. Mais dans les deux régions à majorité anglophone du pays, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la violence est toujours une réalité, huit ans après le début de la lutte armée. Face à face : groupes séparatistes réclamant l’indépendance du Cameroun anglophone et forces gouvernementales. En 8 ans, la nature de la crise a changé. Les mouvements armés se sont fragmentés. Le front s’est dilué en diverses zones d’insécurité. Les civils restant les premières victimes. L’impact est réel, même dans les zones calmes des régions anglophones. En cette année électorale au Cameroun,  Amélie Tulet  s’est rendue fin février 2025 à Buea, capitale du Sud-Ouest, relativement sûre et terre d’accueil de nombreux déplacés. La population y souffre de la crise en termes de santé, de sécurité, ou d’économie.

Cameroun anglophone: à Buea, les échos de la crise dans la vie quotidienne

Dans les deux régions à majorité anglophone du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, la violence est toujours une réalité, huit ans après le début d'une lutte armée entre groupes séparatistes réclamant l'indépendance d'un Cameroun anglophone et forces gouvernementales de Yaoundé. Il n'y a plus de front à proprement parler mais des zones d'insécurité, où les armes circulent et où les civils sont les premières victimes. Les conséquences sont aussi économiques, sur la vie quotidienne des habitants. Sur la route de  Buea  en partant de  Douala , une fois passé le fleuve Moungo, Salim, chauffeur, constate à quel point le paysage a changé : «  Avant la crise, juste quand on finissait de traverser les champs d'hévéas, on avait de vastes étendues de plantations de bananes plantain, entretenues et exploitées par la CDC (Cameroon Development Corporation). Mais depuis la crise, les séparatistes ont empêché les travailleurs d'aller aux champs et puis, tout est allé e...

Crise anglophone : situation sécuritaire

  Ce rapport dresse un état des lieux de la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun. Il porte en particulier sur la période allant d’octobre 2020 à octobre 2021. Ce document met à jour le COI Focus intitulé   Situation sécuritaire liée au conflit anglophone , daté du 16 octobre 2020. La recherche a été clôturée le 17 novembre 2021. La crise anglophone a commencé en novembre 2016 par des manifestations pacifiques, accompagnées de revendications de réformes, portées notamment par des avocats, des étudiants et des enseignants. Fin 2017, la situation a dégénéré en conflit armé. Durant la période étudiée dans ce rapport (octobre 2020-octobre 2021), la violence a continué, avec des pics observés au début et au milieu de l’année 2021. Les affrontements entre les forces camerounaises et les séparatistes armés se sont poursuivis en zone anglophone. Les groupes séparatistes pourraient compter sur une force de frappe évaluée entre 2.000 et 4.000 combattants. Les sé...

Règlement de la crise anglophone au Cameroun : pourquoi l'État refuse l'aide étrangère

Ce qui a commencé fin 2016 comme une   manifestation pacifique   par des avocats et des enseignants dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun a rapidement tourné à la violence et s'est transformé en ce qui qui est désormais connu sous le nom de   crise anglophone   du Cameroun. La protestation a été déclenchée par le sentiment de marginalisation de la région anglophone du Cameroun, qui représente 20 % des  29 millions d'habitants du pays. Le conflit a provoqué d'immenses destructions et fait de nombreuses victimes. L'armée camerounaise  a répondu  à la protestation par des arrestations et des tortures. Les voix qui appelaient à la sécession complète des régions anglophones de la République du Cameroun ont pris de l'ampleur. Ils ont créé une  République virtuelle d'Ambazonie  et un gouvernement intérimaire en exil, et ont promis de riposter. Ils ont formé une aile militaire, les  Forces de défense de l'Ambazonie , qui a a...