Accéder au contenu principal

Un hôpital incendié, des malades brûlés vifs

La crise des régions anglophones au Cameroun connaît un regain de violences depuis le début de cette année. Dans la nuit du 10 au 11 février, quatre personnes, «dont deux malades brûlés vifs sur leur lit d'hôpital», ont été tuées par des hommes armés, dans l'hôpital de Kumba, ville de la région anglophone du sud-ouest du Cameroun, en proie à un violent conflit armé depuis fin 2017. Le bilan fait également état de 7 véhicules du personnel de l'hôpital incendiés.

Le ministre camerounais de la Communication attribue dans un communiqué l'incendie de l'hôpital de district de Kumba à une «horde de rebelles sécessionnistes évalués à près d'une vingtaine d'individus».
«Lesdits assaillants ont escaladé le portail de l'hôpital aux environs de zéro heure trente minutes, semant la panique par des tirs à l'arme lourde» précise le ministre de la Communication. 
Une version des faits rejetés par les séparatistes dans un autre communiqué, publié sur les réseaux sociaux. Ces derniers affirment qu'ils n'étaient pas «responsables de l'incendie à l'hôpital» et accusent les forces gouvernementales d'avoir incendié cet hôpital «afin de ternir notre image à l'échelle internationale».
Kumba, à environ 70 km au nord de la capitale régionale Buea, est l'une ville les plus touchées par le conflit entre l'armée et des séparatistes, qui réclament l'indépendance des deux régions anglophones du sud-ouest et du nord-ouest.
Depuis début février, au moins quatre personnes ont été tuées à Buea et plusieurs autres violences ont été enregistrées dans d'autres localités. Il y a quelques semaines, les sécessionnistes ont annoncé 10 jours consécutifs de «ville morte», dans une opération de «Lockdown». Elles ont commencé le 5 février et devraient se poursuivre jusqu'au 14. Ceci dans le but d'empêcher la célébration de la fête de la jeunesse, prévue le 11 février. Une date qui rappelle aux populations anglophones le référendum de 1961, au cours duquel l'ancien Southern Cameroons avait choisi de rejoindre la République du Cameroun.
De violents combats ont été enregistrés entre les séparatistes et les soldats de l'armée camerounaise dans les régions anglophones les 5 et 6 février. Le 6 février, à Buea, un militaire a été décapité au lieu-dit Old GCE Board et dans le quartier Bunduma, quatre véhicules appartenant à des fonctionnaires ont été incendiés.
https://fr.sputniknews.com/international/201902121040000262-crise-cameroun-hopital-incendie/












Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La terreur continue..

UNE GARDIENNE DE PRISON DÉCAPITÉE DANS LE NORD-OUEST Elle était gardienne de prison à Bamenda (cuvée 2004, école de l'administration pénitentiaire) et s'appelait Ayafor Florence. Elle a été kidnappée par des présumés groupes armés lors de son déplacement pour une cérémonie d'obsèques à Pinyin, arrondissement de Santa, département Mezam, région du Nord-Ouest. Son corps sans vie, dépourvu de sa tête a été retrouvé abandonné dans une route. Pendant ce temps, une comédie de dialogue est organisée au palais de congrès de Yaoundé avec des faux anciens Amba-boys.

Pourquoi la crise dans les régions anglophones persiste-t-elle?

  Huit ans après son déclenchement, les autorités n’ont toujours pas réussi à mettre fin à cette guerre sanglante qui a déjà ôté la vie à plus de 6000 personnes. C’est comme une sorte de lassitude qu'on observe chez les ressortissants du nord-ouest et du sud-ouest, les deux régions de l’ouest anglophone du Cameroun, dont certaines localités sont confrontées à des violences depuis la radicalisation de la crise. Le cas de Richard Alemkeng, originaire de l’arrondissement de Fontem, dans le Lebialem, l’un des six départements de la région du Sud-ouest. Depuis 2023, il tente une opération pour « sauver » sa culture et son village. Situé au carrefour entre les deux régions anglophones et celle de l’ouest francophone, le Labialem est l’un des départements les plus touchés par les violences. Des civils y trouvent souvent la mort, s’ils ne sont pas enlevés, tout comme des personnalités et des fonctionnaires de l’État, par des ravisseurs qui demandent des rançons pour les libérer. Dans cette...