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Le dialogue

 Cameroun /crise anglophone : « Ce conflit ne pourra jamais être résolu par les armes. Il n'y a pas d'alternative au dialogue »

L'archevêque métropolitain de Bamenda, Andrew Nkea Fuanya se dit consterné par l'indifférence du monde face au conflit dans les territoires anglophones du Cameroun.

« Dans de nombreuses autres parties du monde où il y a un conflit en cours, si quelqu'un meurt ou s'il y a des attaques, la presse partout sur la planète en parle. Au Cameroun, des affrontements, des tueries, des massacres ou des enlèvements ont lieu tous les jours depuis des années, mais personne n'en parle. Évidemment, ils n'intéressent personne, et cela augmente notre souffrance », a observé Mgr Andrew Nkea Fuanya. Il s'est adressé à l'Agence Fides.

« La situation politique est toujours très difficile et la crise perdure. Il n'y a pas moyen de sortir. La violence augmente, et de plus en plus d'armes circulent parmi les séparatistes.
La population est épuisée. Ils ne veulent plus la guerre. Ils veulent juste une vie normale. »

« Il existe une plate-forme de chefs religieux qui est désormais un point de référence pour tout dialogue. Nous parlons directement au gouvernement, puis aux Amba Boys. Nous les rencontrons secrètement, et nous sommes en contact permanent. En attendant, nous essayons également de parler aux dirigeants indépendantistes (Ambazonie) de la diaspora. Ils sont importants car ce sont des personnes très influentes. Bien que mené avec beaucoup de difficultés, le dialogue porte ses fruits, comme la réouverture des écoles. Aujourd'hui, 60% des jeunes vont régulièrement à l'école », a déclaré Mgr Nkea.

L'archevêque de Bamenda a ajouté : « Ce conflit ne pourra jamais être résolu par les armes. Il n'y a pas d'alternative au dialogue », a-t-il souligné.

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