«Le conflit anglophone a causé des milliers de morts, des dizaines de milliers de déplacés internes et plus d’une centaine de milliers de réfugiés, la destruction de l’habitat et une situation humanitaire dont on parle assez peu malgré sa gravité. Il devrait être une priorité de tout dialogue politique entre le Cameroun et ses partenaires étrangers. Surtout, il devrait faire l’objet d’un dialogue intra-camerounais assorti, au besoin, d’une médiation internationale», a-t-il écrit dans la tribune «Cameroun-France : tout se joue aujourd’hui».
«Au Cameroun, les luttes pour la succession de Paul Biya ont cours alors que la situation intérieure ne cesse de se détériorer. Elle se caractérise par un accroissement sans précédent des inégalités et de la fragmentation sociale, par l’abandon des jeunes, la multiplication et l’extension des risques de toutes sortes. À première vue, la longévité au pouvoir des présidents camerounais est parmi les plus remarquables au monde. La très grande majorité des sexagénaires n’aura connu que deux chefs d’État depuis 1960. Si, autrefois, cette longévité pouvait être synonyme de stabilité, tel n’est plus le cas. Au contraire, l’absence de changement est devenue un facteur de graves incertitudes. Elle met en péril la plupart des progrès réalisés depuis l’indépendance, à commencer par l’unité du pays et ses grands équilibres ethno-régionaux. Les divisions internes sont en passe d’atteindre un point de non-retour, comme l’atteste la situation dans les régions anglophones», affirme-t-il.
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