L’insécurité dans le Nord-Ouest du Cameroun empêche les familles d’enterrer leurs proches
La région du Nord-Ouest du Cameroun est affectée depuis plus de cinq ans par la crise anglophone, les déplacements étant devenus dangereux et très compliqués. Dû à l’insécurité, les familles doivent souvent renoncer à enterrer leurs proches dans leur village d'origine, un crève-cœur dans une région de hauts plateaux appelés Grassfields, où reposer sur la terre de ces ancêtres a un sens profond dans la culture locale.
Avec notre correspondant à Bamenda, Alphonse Tebeck
À la morgue de Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest, plusieurs familles en pleurs sont là pour la levée du corps d'un proche défunt. Certaines ne pourront pas rentrer au village pour les funérailles et doivent se résoudre à enterrer le défunt en ville. Comme pour Cyprian, originaire du département du Donga-Mantung :
« C'était trop difficile d'amener le corps au village, à cause des hostilités, des combats, des barrages sur la route. J'ai enterré mon grand-père sans sa famille, sans ceux qui le connaissaient, ils n'étaient pas là. C'est très, très douloureux, car ceux du village n'ont pas pu participer. Mon grand-père n'a pas reçu les hommages traditionnels, cela nous déconnecte de nos traditions, de nos valeurs culturelles, celles qui nous font tenir tous ensemble depuis des siècles. »
« On essaie de rationaliser l'espace dans le cimetière »
Njinuwo Godlove s'occupe du cimetière de la cathédrale Saint-Joseph de Bamenda. Sous la terre rouge, les dalles de pierre sont utilisées depuis quelque temps pour compartimenter les tombes et y ensevelir jusqu'à trois cercueils :
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