Ayant subi des revers au plan militaire, affaiblis et divisés, les « Ambaboys » ont basculé vers de nouveaux modes d’action faits de rackets, d’enlèvements avec demande de rançons, mais aussi d'attentats. Quitte à mettre en jeu leur légitimité auprès des populations.
Assiste-t-on à une reconfiguration, dans la durée, des modes d’action des groupes armés séparatistes, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, au Cameroun ? Un événement récent est venu mettre sur la table cette interrogation.
Le lendemain, les manifestantes sont enlevées par des éléments desdits groupes, avant d’être libérées, quatre jours plus tard. Selon les autorités locales, les trente femmes auraient été torturées durant leur détention. Cette information ne fait pas l’unanimité. Selon un analyste avisé des questions sécuritaires dans la zone, interrogé par RFI, « les femmes n’ont pas été violentées parce que certainement, il y a eu échange. C’est de ça que vivent désormais ces groupes, ou plus exactement ces gangsters qui utilisent la guerre comme étant une économie désormais, après que les groupes [armés] ont été déstructurés et démantelés par les forces conventionnelles. »
« Ils ont été considérablement affaiblis par des conflits internes entre diverses factions. Ils n’opèrent quasiment plus dans les centres urbains, où ils conservent néanmoins des membres, et se sont repliés dans les zones rurales. C’est là qu’ils harcèlent les populations, procèdent à des enlèvements, et extorquent de l’argent », observe Yerima Kini Nsom, rédacteur-en-chef de The Post, bihebdomadaire de langue anglaise respecté, qui suit de près la crise en zone anglophone depuis le déclenchement de sa phase actuelle fin 2016.
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