Au Cameroun, nouvel enlèvement d’un magistrat dans le Nord-Ouest anglophone

Selon l’organisation de défense des droits humains Conscience africaine, de nombreux enlèvements et meurtres de civils dans la région de Bamenda s’expliquent par le refus des familles de payer les rançons demandées par les séparatistes anglophones.

Un magistrat de Bamenda, dans la région anglophone du Nord-Ouest au Cameroun, en proie à un conflit séparatiste, a été enlevé le 29 décembre à son domicile, a indiqué l’organisation de défense des droits humains Conscience africaine dans un communiqué transmis ce 31 décembre à l’AFP. « Le deuxième avocat général de la Cour d’appel de Bamenda, Nchang Augustin Amongwa a été enlevé à sa résidence dans la soirée du 29 décembre par des hommes armés non identifiés et on ne sait pas où il se trouve », selon Amadu Tarnteh, directeur de Conscience africaine, 

« De nombreux autres civils ont été kidnappés le même jour et emmenés vers une destination inconnue par des hommes armés, que l’on présume être des séparatistes », ajoute l’organisation camerounaise de promotion des droits démocratiques. Selon l’ONG, trois personnes ont été kidnappées et tuées en décembre car leurs familles n’ont pas pu verser les rançons demandées. En octobre, la maire adjointe de Bamenda avait été enlevée et assassinée par des hommes armés. Quelques jours plus tard, un journaliste avait été enlevé dans la même ville, avant d’être relâché.

Des kidnappings et des meurtres sont fréquents à Bamenda et dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, principalement peuplées de la minorité anglophone de l’ancienne colonie française d’Afrique centrale, depuis le déclenchement de violences séparatistes en 2016.

Des fonctionnaires, dont des enseignants ou des élus, accusés de « collaborer » avec le pouvoir de Yaoundé sont régulièrement tués par les séparatistes. L’armée ou la police sont quant à elles accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu’elles accusent de sympathiser avec les séparatistes. Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya a fait réprimer des manifestations d’anglophones qui s’estimaient marginalisées. Au moins 6 000 civils auraient été tués par les forces gouvernementales et les séparatistes, selon Human Rights Watch (HRW).



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